LES PRINCIPES
DE L’ANALYSE SENSORIELLE
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LES
SENSATIONS : LE FONCTIONNEMENT DE NOS ORGANES SENSORIELS
a)
Généralités
Quotidiennement, afin de prendre conscience de notre
environnement, nous utilisons nos sens :
l’ouïe,
la vue, l’odorat et le toucher.
Il en est de même pour le dégustateur qui veut analyser et apprécier la
qualité d’un vin.
Cependant, la connaissance des mécanismes neurophysiologiques mis en œuvre à
l’occasion de
l’utilisation de nos sens prend tout son intérêt pour le dégustateur de vins.
En effet, si ce dernier a toujours su apprécier la qualité d’un vin, la
connaissance des mécanismes
de perception des sensations lui permettra de mieux cerner la valeur de son
jugement.
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b)
Mécanismes de fonctionnement de nos sens
mécanismes généraux:
Lorsqu’une stimulation vient exciter les terminaisons nerveuses de nos
organes des sens
(œil, nez, oreille, langue, peau), celles-ci transmettent par les fibres
nerveuses une information au cerveau.
Celui-ci devra l’analyser pour
l'interpréter afin de la reconnaitre en fonction des informations déjà
accumulées.
Après reconnaissance, le cerveau va
exprimer ensuite la sensation perçue.
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œil analyse , interprétation
Stimulus à
Organes des sens à nez
à cerveau à
sensation
reconnaissance
bouche
expression
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La
dégustation fera donc appel à 3 phénomènes culturels essentiels:

* L’Education à la perception des sensations. Il s’agira de
programmer notre cerveau avec un maximum
d’informations. La dégustation est
donc un travail de tout instant qui fait appel à une curiosité sensorielle
très
vive. Ainsi les sens du
dégustateur doivent être constamment en éveil.
* La Mémorisation des sensations perçues. Il s’agira de permettre à
notre cerveau de reconnaître les sensations
déjà perçues. Ce travail de
mémorisation vient compléter le travail
éducatif vu précédemment.
* L’Expression des sensations perçues. Il s’agira de savoir
communiquer la sensation perçue.
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LA COMPOSANTE AFFECTIVE DES SENSATIONS
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Toutes
les informations sensorielles, subissent au niveau du cerveau un traitement
«logique» qui assure la
discrimination et l’identification des sensations, Il ne
faut cependant pas oublier le traitement «affectif»
qui est responsable de la tonalité hédonique de la sensation
c’est-à-dire son caractère plaisant ou déplaisant.
D’ailleurs cette composante de la
sensation sera la première à être analysée par le dégustateur.
Mécanismes individuels: les seuils:
Chaque individu est différent dans
le domaine de la perception des sensations c’est-à-dire que pour une même
information (stimulus), deux
individus peuvent ne pas réagir en des termes identiques.
Cette différence peut être
génétique et peut aller jusqu’à une diminution notable de la perception de
certaines
sensations.
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LA DIFFERENCE GENETIQUE DE PERCEPTION DES SENSATIONS
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Génétiquement la différence entre individus peut s’extérioriser au
niveau de la perception de différentes
sensations.
Par exemple, il a été démontré que
la molécule de phénylthiocarbamide ou PTC était perçue amère par 80 % des
personnes d’un échantillon de
dégustateurs, alors que 20 % ne percevait aucune sensation (SAUVAGEOT F.
1982).
Cette diminution de la perception
des sensations gustatives s’appelle l’AGUEUSIE.
En ce qui concerne la perception
des sensations olfactives, la diminution correspondante s’appelle l’ANOSMIE.
En dehors de la physiologie, les
différences interindividuelles peuvent être du domaine culturel et liées à
tout
notre passé sensoriel.
Ainsi, à chaque individu sont
attachées des quantités minimales d’un stimulus donné qui lui sont propres et
qui
déclencheront chez lui:
* soit une sensation c’est-à-dire
une réaction de détection qui correspond à la valeur la plus faible du
stimulus
donnant lieu à l’apparition d’une
sensation.
On parle alors pour cet individu
de son SEUIL DE SENSATION;
*soit une perception c’est à dire
une réaction de reconnaissance et d’identification de la sensation qui
correspond
à une valeur de stimulus plus importante que dans le
cas du seuil de sensation.
On parle alors pour cet individu
de son SEUIL D’IDENTIFICATION.
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On peut également déterminer le SEUIL DIFFERENTIEL correspondant à un
stimulus donné,
ce seuil mesurera la sensibilité du dégustateur vis- à-vis d’une sensation
donnée.
Il se mesurera par la plus petite modification de stimulus que le dégustateur
est capable de détecter.
Tous ces seuils sont des valeurs intéressantes à connaître pour chaque
dégustateur mais malheureusement,
on s’en apercevra vite, ces seuils peuvent être variables chez un même
individu en fonction de facteurs internes
(état physiologique par exemple) ou externes (habitude alimentaire). Par
exemple, une personne soumise
à un régime sans sel verra diminuer
son seuil de perception de la saveur salée
c) Les différents sens utilisés
dans la
dégustation
Si l’ouïe intervient peu dans la
dégustation si ce n’est dans l’environnement du dégustateur et dans les
préparatifs à la dégustation (bruits du bouchon), on peut dire que tous les
autres sens de l’homme
interviendront dans la connaissance du vin.
D’ailleurs, l’utilisation de ces différents sens se fera dans un ordre bien
défini qui correspond chez l’homme,
contrairement aux autres mammifères, à la prédominance de la vision sur
l’olfaction.
Ainsi pour déguster, on commence par regarder le produit avant de le sentir
et de le goûter.
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Organes et
Perceptions
Passons en revue les organes des sens qui interviennent dans la dégustation.
L’œil
Il permettra de distinguer la couleur, la limpidité, la brillance,
l’effervescence d’un vin..,
en un mot l’ASPECT du vin.
Le nez
L’organe de l’odorat est localisé dans la partie supérieure du nez, tout en
haut des fosses nasales.
Il est en mesure de reconnaître des molécules volatiles à des concentrations
extrêmement faibles,
de l’ordre de 1O’ g/l. Par exemple, il est possible de repérer l’odeur d’une
cigarette dans un volume
d’air extrêmement vaste. En outre, la communication du nez et de la bouche
par l’arrière gorge va
permettre au nez de «travailler» en deux phases lors de la dégustation. (voir
figure 2)
* en phase nasale directe lorsque le dégustateur place son nez sur le verre
il «hume» les parfums
du vin que l’on appellera
conventionnellement ODEURS;
* en phase indirecte lorsque le dégustateur prendra le liquide en bouche et que les
«vapeurs» de
celui-ci viendront stimuler les
terminaisons nerveuses de l’odorat en empruntant l’arrière gorge,
il percevra des parfums que l’on
nomme AROMES.
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Fig. 2- La double utilisation de la sensibilité du nez Fig. 3- Observation de la nuance
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Fig.4 - Examen visuel :
Les Nuances
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Degré d’évolution du vin
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:
Vins Blancs
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-
Vins Rosés
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-
Vins Rouges
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Vin jeune
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Reflets verdâtres
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Nuance rose
framboise
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Reflets violacés
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Vin mûr
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Reflets paille
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Nuance fraise (fruit frais)
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Nuance cerise
(fruit frais)
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Vin vieux
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Reflets plus ou
moins dorés
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nuance fraise
(fruit mûr)
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Reflets plus ou moins
orangés
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Vin usé
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Reflets ambrés
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nuance ambrée
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nuance brique
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Fig. 5-
Observation de la limpidité

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LES PHASES DE LA DÉGUSTATION
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Chaque organe des sens va jouer un rôle spécifique dans l’examen
organoleptique du vin.
Il est donc important d’étudier
maintenant la méthode à mettre en œuvre pour utiliser ces différents organes.
a) Examen visuel voir TP 1/1
Cet examen est très important car il conditionne le dégustateur
pour une analyse plus approfondie du produit.
L’œil va donc permettre de percevoir l’ensemble des sensations visuelles
émises par le vin,
cet ensemble peut s’analyser à travers divers caractères qui sont:
la
couleur : elle peut s’étudier selon 2 composantes:
* l’intensité de la couleur : dans une couleur donnée (vin blanc, rouge ou
rosé), on peut noter des
différences d’intensité qui peuvent donner une bonne indication sur la
richesse substantielle du vin.
Ainsi à une couleur légère correspondra un vin léger (ex: Muscadet, Côtes du
Rhône rouge vin primeur).
Par contre, à une couleur soutenue correspondra généralement un vin
riche (ex : Hermitage, Médoc).
* la nuance : elle s’observe au point de contact entre le vin et la paroi du
verre par inclinaison de ce dernier.
(voir figure 3) Cette observation
permet de noter un caractère essentiel de la couleur car elle donne une
bonne indication sur le degré d’évolution
du vin.
En effet, au cours de la vie du vin, la couleur de ce dernier va varier en
prenant des teintes qui seront
spécifiques de son évolution. Pour un même vin, sa couleur ne s’appréciera pas dans les mêmes
termes
lorsque celui-ci sera dans sa phase de jeunesse ou dans une phase de
vieillissement avancé. (voir figure 4)
Par ailleurs, à chaque type de vin correspond une nuance de couleur dans
laquelle la qualité du vin est optimum.
Par exemple, un Beaujolais primeur doit être bu lorsque la nuance présente
des reflets violacés.
Il est cependant important de ne pas confondre le degré d’évolution du vin et
son âge mesuré en années de conservation
La limpidité: elle
s’observe en interposant le vin entre une source lumineuse et l’œil du
dégustateur. (voir figure 5)
C’est un élément très important à observer car la présence de particules
solides en suspension dans le vin va perturber
la perception des sensations gustatives par colmatage des papilles. De plus
cette sensation confère au vin une «appétence » défavorable.
La brillance ou «luminance» : elle se
définit comme étant la propriété de jeter des éclats
à la manière d’un diamant. Ce caractère peut donner une indication sur la
perception acide que le dégustateur
sera amené à ressentir au cours de la dégustation. En
effet, les vins brillants présentent souvent une sensation acide
à l’inverse des vins éteints, ternes, mats qui sont souvent gras et moelleux.
La fluidité: elle
caractérisera la viscosité du vin et s’observera en faisant tourner le vin
dans le verre.
En outre, lorsque le vin sera revenu
au repos, les constituants visqueux (alcools, glycérol, sucres..)
resteront accrochés au paroi du verre sous forme de « larmes » ou «
jambes ».
L’INTERPRÉTATION DES LARMES
Beaucoup de dégustateurs attachent
de l’importance à ce caractère car en valeur absolue, la présence
de ces «larmes» est
proportionnelle à l’onctuosité du vin et à sa richesse substantielle.
En fait, l’apparition de ces
larmes dépend également de la propriété physique de la paroi du verre à
travers
la «tension superficielle» créée
entre cette paroi et le liquide.
En clair, cela signifie que pour
un même vin, l’apparition de larmes dépend autant des propriétés physiques
de la paroi du verre (rugosité, présence de traces de détergents
par exemple.) que du vin lui-même.
Il nous semble hasardeux de vouloir
tirer de cette observation trop d’informations sur les caractéristiques du
vin.
le dégagement gazeux: il
s’observera à travers la présence de bulles de gaz carbonique.
Dans le cas d’un vin tranquille, cette présence sera nulle ou très minime.
Dans ce cas, le dégustateur pourra observer des microbulles ou «perles» en
suspension dans le vin qui viennent
s’agglutiner autour du disque de vin au contact de la paroi du verre.
Dans le cas des vins effervescents, le dégagement gazeux sera plus ou moins
tumultueux.
Le dégustateur s’attachera alors à définir certains paramètres comme:
- la finesse qui caractérise la taille des bulles
- l’intensité qui concerne le nombre de bulles produites par unité de temps
- le cordon de mousse qui peut être absent, discontinu ou complet
- la persistance qui traduit la durée du dégagement des bulles et de présence
du cordon.
Une «tenue de mousse» sera considérée comme bonne si les bulles sont fines et
si leur dégagement
conduit à un cordon de moussé complet et persistant.
La qualité de la mousse d’un vin effervescent apparaît donc comme une
aptitude du vin à se dégazer lentement.
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b) Examen olfactif voir TP 1/2
Par l’inspiration, le dégustateur captera les molécules volatiles
et odorantes du vin pour les conduire vers les
récepteurs olfactifs.
La quantité de molécules odorantes qui se volatilisent dépend notamment de la
température et de la surface
d’évaporation. De ce fait, le dégustateur procédera de la façon suivante
(voir figure 6):
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Fig. 6- Les phases de l’examen olfactif
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Verre au repos Verre agité Verre vide
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par voie nasale directe = flairage
des odeurs
* en flairant le vin au repos, le dégustateur analysera les molécules
odorantes qui sont volatiles à la température
du vin dans le verre en agitant le verre, la surface d’évaporation du vin est
augmentée et permet au dégustateur
de capter davantage de molécules odorantes.
* flairage du verre vide
Après vidange du verre, la force capillaire retient une mince pellicule de
vin au contact de la paroi du verre.
Par réchauffement, celle-ci va subir une intense évaporation qui va amplifier
l’expression olfactive et qui peut
être modifiée par action de l’oxygène de l’air.
L’odeur du verre vide donne souvent une bonne indication sur le devenir
olfactif du vin.
par voie rétro nasale
Lorsque le vin est en bouche, le dégustateur le fera barboter en faisant
passer de l’air entre les dents par petites
aspirations.
Cette aération du vin permettra à ce dernier de libérer davantage de
molécules odorantes !
Ainsi pour certains vins, quelques molécules odorantes ne sont pas volatiles
lorsque le vin est dans le verre (agité ou non) et ne seront donc pas perçues
par voie nasale directe. Par contre ces mêmes molécules dans les conditions
de dégustation en bouche (aération plus importante, légère différence de
température) pourront être perçues par voie rétro nasale.
Ainsi cette approche olfactive du vin par étapes successives va permettre
d’analyser tout un registre de parfums
qui vont défiler depuis la perception nasale directe pour se terminer avec la
perception nasale indirecte.
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Au cours de
ces différentes phases, le dégustateur analyse les sensations olfactives
perçues en étudiant leur intensité (faible, intense...),
leur qualité (agréable, désagréable...) et
leur caractère (floral, fruité...).

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c) Examen gustatif voir TP 1/3
Nous avons vu précédemment que le goût pouvait être considéré comme une
sensation globale, synthétique qui est la résultante
de multiples autres sensations, à savoir:
* sensation olfactive perçue par voie nasale indirecte
* sensations autres, perçues à l’intérieur de la bouche sur les
papilles gustatives de la langue et sur les muqueuses.
Cette deuxième catégorie de sensations pourra être appelée sensations de
contact puisqu’elles sont ressenties par contact directdu vin sur les organes
récepteurs.
Afin de recueillir le maximum d’informations sur le vin qu’il a en bouche, le
dégustateur devra le faire barboter en aspirant de l’air afin de développer
au mieux la perception aromatique par
voie nasale indirecte comme nous l’avons vu précédemment, et le faire
circuler sur la langue et les muqueuses afin d’imprégner au mieux les récepteurs sensoriels de la bouche.
Par cette méthode,
le dégustateur pourra analyser les éléments suivants que l’on peut qualifier
de
«paramètres du goût».
Les
arômes: nous rappelons pour mémoire que c’est à ce niveau de
l’opération que le dégustateur devra faire l’analyse olfactive par voie rétro
nasale.
Les
sensations de contact:
• Les
saveurs voir TP 1/4
Malgré l’imperfection de la
théorie actuelle sur la description du goût à partir des 4 saveurs
fondamentales,
celle-ci présente cependant pour
l’approche de la dégustation une valeur pédagogique certaine.
Chaque saveur sera perçue dans une zone
bien particulière de la langue (voir figure 7).
|
Fig 7- Localisation des 4 saveurs sur
la langue
|

|
* saveur sucrée : la perception se fait sur la pointe de la langue.
Le témoin pour
la reconnaissance est le saccharose en dissolution dans l’eau;
* saveur salée : la
perception se fait sur les parties latérales de la langue dans une région
proche de la sensibilité sucrée.
Le témoin de reconnaissance est
le chlorure de sodium en dissolution dans l’eau;
* saveur acide : la
perception se fait sur les côtés de la langue.
Le témoin de reconnaissance est
l’acide tartrique en dissolution dans l’eau;
* saveur amère : la
perception se fait sur la partie arrière de la langue.
Le témoin de
reconnaissance est le chlorhydrate de quinine.
• Les
sensations tactiles voir TP 1/5
Elles s’apparentent au toucher
et donneront une indication sur la «texture» du produit c’est-à-dire sur la
fluidité, l’onctuosité, la
rondeur du vin.
Ces sensations s’analysent par
le contact du vin sur les muqueuses
de la bouche.
•Les sensations thermiques voir TP 1/5
Elles s’apparentent également
au toucher et donneront une indication sur la température du vin.
Cependant certains constituants
du vinnotamînent l’alcool peuvent, dans certaines conditions de présence
excessive, envoyer des stimuli que notre cerveau
identifiera comme d’origine
thermique.
Dans ce cas, on parlera de
sensations «pseudothermiques». Par exemple, un vin à 18 % pourra être perçu
comme étant chaud ou brillant.
•Les sensations chimiques voir TP 1/5
Certains corps peuvent
provoquer des réactions de contraction ou d’irritation des muqueuses. Par
exemple,
l’acidité irrite les muqueuses
des gencives au niveau des incisives. Cette action de l’acidité est très
caractéristique de ce point de
vue.
•La salivation voir TP 1/5
Cette réaction
neurophysiologique ne peut être considérée comme une sensation mais comme un
réflexe qui va
jouer un rôle non négligeable dans
l’identification des caractères du vin.
|
Il sera donc important pour le dégustateur au cours
de l’exercice de déterminer si sa salivation est faible,
abondante ou fluide,
et d’examiner s’il y a conservation ou perte de sa faculté lubrifiante.
Les interactions gustatives voir TP 1/5
L’analyse individuelle de
chacune des sensations énumérées ci-dessus n’est pas suffisante pour apporter
une bonne perception du GOUT.
En un mot, le goût n’est pas la
juxtaposition simple des différentes sensations perçues.
En effet, compte tenu des
interactions intervenant entre les différentes sensations, notre cerveau va
donner une image gustative
synthétique qui ne sera pas systématiquement la somme de toutes les
sensations
de base.
Ainsi les interactions entre
sensations gustatives vont être de deux ordres:
* soit elles créent un phénomène de synergie voire un renforcement des deux
sensations primaires.
Par exemple, les saveurs acides
et amères se renforcent.
* soit elles créent un phénomène de compensation entre les deux sensations
primaires.
Par exemple: l’acidité diminue la
saveur sucrée ou la saveur sucrée diminue la saveur amère.
Ceci permet de comprendre
pourquoi la plupart des consommateurs ont l’habitude de sucrer
leur café afin de diminuer son
amertume.
Les sensations perçues après le
rejet du vin
Après le rejet ou l’absorption du
vin, les sensations qui étaient perçues pendant la présence du vin dans la
bouche
ne s’estompent pas immédiatement.
Ainsi après le rejet vont subsister
pendant quelques temps:
* les sensations olfactives (voir
figure 8) voir TP 1/6
La durée de persistance de ces
sensations sera appelée conventionnellement
la PERSISTANCE AROMATIQUE INTENSE
(PAI) et de façon plus commune la LONGUEUR.
Elle peut se
mesurer en unités de temps appelées CAUDALIES
(1 caudalie = 1 seconde).
Nous verrons plus loin qu’il
existe une relation très forte entre la qualité du vin et la persistance
aromatique
intense.
* les autres sensations de contact
voir TP 1/6
Ces sensations de contact liées
à l’acidité, à l’alcool... ne s’estompent pas immédiatement. Leur persistance
sera appelée FIN DE BOUCHE.
Il est important de ne pas
confondre la persistance des sensations olfactives ou LONGUEUR et
la persistance des sensations de
contact ou FIN DE BOUCHE
|
Récapitulatif des différentes phases de la dégustation:
(voir figure 9) voir TP
1/7
|
Fig. 8- Définition de la persistance aromatique intense
|

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Fig.9 Récapitulation des
différentes phases de la dégustation
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Organes
|
Type de
sensation
|
Caractères
examinés
|
|
APPARENCE
|
OEIL
|
Visuelles
|
Couleur
Limpidité
Fluidité
Effervescence
|
|
NEZ
|
-Olfactives
|
Odeurs –
Bouquet
|
|
Flaveur
|
BOUCHE
|
-Rétroolfactives
Saveurs langue
Tactiles
Chimiques
Thermiques
|
Arômes -
Saveurs (sucre, acide, sel, amer)
Ex: onctuosité
Ex: astringence
Ex: température, alcool
|
GOUT
|
REJET DU
VIN
|
Olfactives Gustatives
|
Persistance aromatique intense
Fin de bouche
-
|
|
L’analyse sensorielle en matière de vins consistera
donc en l’analyse et en l’interprétation des caractères
sensoriels de ce produit.
On peut se poser la question de
savoir pourquoi on doit faire appel à l’analyse sensorielle par l’homme
pour connaître la qualité du vin.
Exemple de deux analyses observées dans un laboratoire:
|
Analyses
|
Côtes du
Rhône
|
Vin
ordinaire
|
Alcool
|
12°
|
12°
|
Sucre
|
-2g
|
-2g
|
Acidité volatile
|
0,35
|
0,36
|
Acidité totale
|
3,7
|
3,9
|
Fermentation malolactique
|
Abs.
|
Abs.
|
Anhydride Sulfureux
|
75 mg/1
|
70 mg/1
|
pH
|
3,34
|
3,33
|
Vu les
résultats de l’analyse, ces deux vins paraissent sensiblement identiques.
Or un dégustateur moyen a très bien
fait la différence, d’autant plus facilement que le vin ordinaire
était assez médiocre.
|
Acidités
|
acide lactique: cet acide a une origine
métabolique comme nous venons de le voir précédemment.
Il n’existe donc pas dans le raisin (voir figure 12).
Fig. 12 - Répartition des acides malique et lactique
entre le moût non fermenté
et le vin terminé
|
|
Moût non fermenté
|
Vin terminé
|
Acide malique
acide lactique
|
5 à 20 g!!
0
|
Traces
1 à 12 g/l
|
Il existe
également divers autres acides comme par exemple l’acide citrique
et l’acide acétique en quantités plus faibles.
|
SIGNIFICATION
DES DIFFERENTES ACIDITES DU VIN
(voir
figure 13)
L’analyse chimique mesure la
quantité d’acides présente dans un vin.
On l’appellera alors «l’acidité totale» et elle sera exprimée en
«milliéquivalents» ou en grammes d’acide sulfurique par litre.
Mais ces acides du vin n’ont pas
tous la même force, c’est- à-dire
qu’ils ne libèrent pas tous la même
quantité d’ions H+ lorsqu’ils sont
en solution. Pour fixer les idées,
on peut estimer que dans un vin,
l’acide tartrique libère 50 %
de ses ions H+ potentiels
tandis que
l’acide malique n’en libère que 35
% et
l’acide lactique que 20 %
(dans ce même milieu, l’acide
chlorhydrique qui est un acide fort
en libèrerait 100%).
C’est cette
concentration en ion H+
que mesure le pH
(ou potentiel hydrogène).
Ainsi le pH sera le critère qui
donnera la meilleure idée de l’acidité
réelle du vin.
L’acidité volatile mesure la partie
des acides qui appartiennent
à la série acétique qui se
trouvent à l’état libre dans le vin.
L’acidité fixe est déterminée par
différence entre l’acidité
totale et l’acidité
volatile.
|
La famille des acides présente les
caractères organoleptiques suivants:
examen gustatif: il a une saveur acide à laquelle s’ajoute une
sensation tactile de picotement sur la pointe
de la langue et de rugosité sur les
muqueuses, qui pourrait presque s’apparenter aux tanins.
|
g) les composés aromatiques
ils sont
constitués par les composés volatiles du vin qui seront perçus par voie
nasale directe ou indirecte.
De nature chimique inconnue pendant
très longtemps, ils sont présents à des teneurs extrêmement faibles,
on dénombre actuellement plus de 500 constituants chimiques ayant cette
propriété.
La connaissance de ces composés a
beaucoup évolué grâce à la technique de la chromatographie en phase gazeuse.
Ces substances odoriférantes
appartiennent à diverses familles chimiques : alcools, acides, esters...
Le tableau ci-joint donne quelques
exemples de substances chimiques dont l’odeur est retrouvée dans le
bouquet des vins. (voir figure 14).
La famille des composés aromatiques
présente les caractères organoleptiques suivants:
* examen visuel : sans incidence
* examen olfactif : la voie nasale
directe permet de percevoir les odeurs
* examen gustatif: la voie nasale
indirecte permet de détecter les arômes
h) autres composants
Il existe d’autres constituants
chimiques du vin mais leurs rapports avec les caractères organoleptiques du
produit ne sont pas encore
connus (vitamines, protéines, acides
aminés...).
|
LE POUVOIR DISCRIMINANT DU NEZ .
La muqueuse olfactive a un pouvoir séparateur important.
Ainsi, ily a presque autant de
qualités d’odeurs que d’espèces chimiques.
Par ailleurs, le caractère de l’odeur dépendra aussi de la
concentration de la substance chimique correspondante.
Par exemple, le musc à concentration
élevée a une odeur désagréable tandis qu’à concentration plus faible, il a une odeur agréable.
Cette observation a d’ailleurs une application directe en
parfumerie où ce produit entre dans
la composition de nombreux parfums.
En conclusion, cela signifie qu’avec
les composés présents dans le vin, la variété de parfums sera infinie.
|
Figure 14 - Quelques exemples de
substances chimiques volatiles
et leurs
odeurs correspondantes
|
substances
chimiques
|
odeurs
correspondantes
|
acétate d’éthyle
|
vinaigre
|
acétate d’isoamyle
|
banane, bonbon anglais
|
acétate de phénylethyle
|
rose
|
acide phényethylique
|
miel
|
aldéhyde benzoïque
|
amande amère
|
anéthol
|
anis
|
caproate d’éthyle
|
savon
|
coumarine
|
foin coupé
|
diacétyle
|
noisette, beurre
|
 géraniol
|
|
linalol
|
muscat
|
citronellol
|
|
hexenol
|
herbacé
|
ionone
|
violette.
|
irone
|
iris
|
menthol
|
menthe
|
vanilline
|
vanille
|
|
SYNTHESE voir TP 1/13
La dégustation de l’ensemble des
constituants du vin va définir son profil organoleptique complexe.
Ce profil sera la résultante de
l’examen visuel, olfactif et gustatif. Cette complexité inimitable rend
pratiquement impossible la
fabrication d’un bon vin en juxtaposant les différents constituants chimiques
vus précédemment.
D’un point de vue gustatif, le
dégustateur va percevoir une image gustative qui sera la synthèse
des différentes sensations
perçues (voir figure l5).
Pour des raisons pédagogiques,
on va regrouper toutes les sensations perçues en quatre grandes familles:
l’acidité, le moelleux, l’astringence et l’alcool.
Celles-ci se caractériseront par
diverses perceptions qui ont été regroupées dans un tableau (voir figure 16).
1.4 L’EXPRESSION DES SENSATIONS = LE VOCABULAIRE voir TP 1/13
Dans l’idée de dégustation est
intégrée une idée de communication.
Fig. 15- Résumé des caractères
organoleptiques
des différents constituants
du vin
|
Constituants
|
Examen visuel
|
Examen
olfactif
|
Examen gustatif
|
Saveur
|
Autres sensations
|
Eau
|
incolore
|
inodore
|
insipide
|
|
Alcools
|
Larmes
|
|
Sucrée
|
Onctuosit6, gras,
rondeur alcool éthylique en excès:
sensation pseudothermique
|
Acides
|
Brillance des
couleurs
|
|
Acide.
|
Irritation des
gencives salivation abondante et fluide.
|
Polyphénols matières colorantes +
tanins
|
Couleur
|
|
Amère
|
Constriction,
resserrement des muqueuses, la salive perd ses qualités lubrifiantes
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Sucres
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Larmes
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Sucrée
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Viscosité, onctuosité
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Gaz carbonique
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Dégagement
gazeux selon quantités
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Exhale les
parfums
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Acide
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Picotement sur la pointe
de la langue, rugosité
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Composés aromatiques
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Odeurs
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Arômes
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En effet, le dégustateur,
lorsqu’il goûte un vin pour connaître sa qualité, sa structure, souhaitera
faire
PARTAGER
à un collègue, un groupe
d’amis, les sensations qu’il a perçues.
Dans un cadre plus
professionnel, il lui sera peut-être nécessaire de décrire un vin pour INFORMER
un
auditoire, des lecteurs, des
clients.
Pour pouvoir partager ses
sensations ou informer, le dégustateur devra donc s’exprimer. Il utilisera
pour cela
un outil : le VOCABULAIRE.
Cependant, pour pouvoir être
compris le vocabulaire utilisé devra répondre à un certain nombre de
conditions essentielles.
LE VOCABULAIRE DOIT ETRE SIMPLE,
PRECIS, ADMIS ET COMPRIS PAR TOUS
De ce point de vue, la
dégustation peut être considérée comme une méthode scientifique qui nécessite
l’utilisation d’un
vocabulaire spécifique.
Par exemple : la «fraîcheur» désignera
l’acidité d’un vin et non sa
température.
Jusqu’à présent aucune
normalisation officielle du vocabulaire n’est intervenue.
Cependant, une normalisation
«officieuse» peut exister au sein de
Fig. 16- Les
différentes sensations caractéristiques du vin
et leur
perception
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Substances
chimiques caractéristiques de la sensation
|
.
Perception gustative
|
Sur la
langue = saveur
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Sur les
muqueu- ses
|
Sur la
salivation
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MOÈLLEUX
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Alcool Glycérol sucres
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Saveur sucrée sur la pointe de la langue
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Onctuosité, vis- cosité, sensation
pseudothermi- que de l’alcool
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salivation peu abondante et onctueuse
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ACIDITÉ
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Acides gaz
carbonique
|
Saveur acide
sur les côtés
de la langue
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Irritation des muqueuses notamment des gencives
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Abondante et fluide
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ASTRIN-
GENCE
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Tanins
|
-
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Constriction, resserrement des muqueuses de
l’intérieur des joues
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Perte de la capacité lubrifiante de la salive
sèche la bouche
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ALCOOL
|
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Saveur
sucrée sur
la pointe de
la langue
|
Onctuosité
|
|
certaines écoles de
dégustation, par exemple dans le cadre de la fiche normalisée utilisée à l’Université
du Vin
à SUZE LA ROUSSE.
1.4.1 - LE VOCABULAIRE
Dans le chapitre sur les
phases de la dégustation, nous avons défini les caractères que le dégustateur
doit
analyser.
Dans ce chapitre, nous nous
attacherons donc à traduire
par un terme de vocabulaire approprié, chacune des
sensations perçues par le
dégustateur.
Tout ce vocabulaire est
regroupé dans une «fiche de vocabulaire» (voir figure 71), document auquel
devra se
référer systématiquement tout débutant afin de
mémoriser les différents termes à utiliser.
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CARACTERES, EXEMPLES, QUALITES.
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CARACTERES
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EXEMPLES
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QUALITÉ
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FRUITÉ
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Pomme
|
En réalité c’est une famille de parfums à caractères
variables qui peuvent exprimer soit un défaut
soit une qualité.
Le parfum
de pomme très mûre ou blette peut se rencontrer dans des vins oxydés ou
ayant eu des problèmes de fermentation malolactique.
Les parfums de pomme golden, de pomme verte,
de reinette sont très agréables et sont présents
dans beaucoup de vins blancs secs à consommer
jeunes.
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Banane
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Parfum à caractère amylique voire de vernis à
ongles en cas d’excès.
Parfum simple manquant d’originalité, très fréquent dans les vins rouges
primeurs et les rosés technologiques.
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Prune
Raisin frais
Groseille
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Ces parfums sont assez rares dans le vin.
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Kiwi
Fruit de la passion
Papaye
Goyave
Lychee
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Parfums très à la mode actuellement dans les
desserts et boissons aromatisés.
Dans les vins
ce sont des parfums originaux et
agréables lorsqu’ils ne sont pas trop violents. Ils se
rencontrent dans certains vins blancs.
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Les parfums de fruits évoluent
avec l’âge du vin vers les tonalités confiture,
compote, pâte de fruits, fruits
confits et fruits séchés.
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CARACTERES
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EXEMPLES
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QUALITÉ
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FRUITS SECS
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Noisette
Amande grillée
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Parfums de très grande classe présents dans le
bouquet tertiaire des grands vins blancs soute nus.
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Noix
Figue sèche
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Parfums très classiques des vieux vins doux naturels mais se
rencontrent également dans de grands vins de garde arrivés à maturité. -
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Pruneaux
|
Parfum
des vins rouges arrivés en fin de vie ou. présentant un défaut d’oxydation lié à une mauvaise
conservation.
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CARACTERES
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EXEMPLES
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QUALITÉ
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VÉGÉTAL
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Herbacé
Herbe écrasée
Rafles
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Parfums
désagréables. C’est un défaut parfois proche de l’évent qui se rencontre dans
les vins issus de vendanges maltraitées, écrasées, trop pressurées ou mal
éraflées.
Ces parfums désagréables se trouvent également dans les vins technologiques
trop vieux.
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Fougère
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Parfum
sévère et distingué qui se rencontre dans certains vins blancs et rouges de
garde.
|
Foin coupé
|
Parfum
agréable présent dans certains vins rouges.
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Pin
Résine
Térébenthine
Genièvre
Encens
|
Parfums
puissants, sévères et très distingués, sou- vent caractéristiques des vins rouges
issus des zones méridionales couvertes de pinèdes.
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Champignon
Mousse
Lichen
Sous-bois
Humus
Marais
Paille humide
|
Parfums
évolués, liés à des phénornnes de réduc- tion développés en bouteilles.
Une aération affine l’expression de cette série aromatique. On les
rencontre dans les grands vins rouges ayant été conservés quelques années
en bouteilles.
|
Tisane
Infusion
Thé
Tabac
Feuilles sèches
Feuilles mortes
|
Parfums très
agréables et fins présents dans les vins à caractères évolués.
Ce sera le cas pour certains vins blancs et rouges de garde et pour
certains vins doux naturels.
|
Feuilles et
bout- geons de cassis Feuilles de noyer
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Parfums
particuliers et puissants.
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Poussière
Terre
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Parfums pas
très nobles, parfois présents dans certains vins. Ils disparaissent avec
l’aération.
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Poivron
vert
|
Parfum de
vins issus de cépage cabernet et récolté à maturité insuffisante.
|
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CARACTERES
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EXEMPLES
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QUALITÉ
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EPICES
et
AROMATES
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Canelle
Laurier
Thym
Muscade
Lavande
basilic
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Parfums puissants, caractéristiques
des vins rouges et de quelques vins blancs très vieux issus de vendanges
très mûries par le soleil.
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Poivre Réglisse
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Parfums très fins et racés, souvent
présents dans les vins rouges de grande classe issus des meilleurs
terroirs.
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Anis
Fenouil
Clou de girofle
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Parfums à caractère très agréabLes
si l’expression n’est pas trop violente.
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Ail Oignon
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Parfums caractéristiques de défauts
liés à des plié- nomènes de rédaction.
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Vanille
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Parfum très plaisant qui apporte
une sensation d’équilibre, une persistance des arômes et une harmonie.
Parfum largement représenté dans les vins élevés dans des fûts en bois de
chêne neut
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Truffe
|
Parfum violent, pouvant se
rapprocher de la famille végétale (sous-bois, humus) ou animale (sueur,
urine).
L’aération est indispensable pour une bonne expression qualitative de ce
parfum que l’on rencontre dans les très vieux vins rouges.
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ANIMAL
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Ambre
Musc
Civette
|
Parfum extrait des concrétions
intestinales du cachalot qui se rapproche de l’odeur de musc. Parfum très
utilisé en parfumerie.
Parfum issu de la sécrétion d’une glande abdominale du chevrotain des
hautes montagnes d’Asie. Substance odoriférante sécrétée par ta civette
(chat musqué d’Afrique) parfum dilué à tonalité scatologique.
Ambre, musc et civette sont des parfums sévères, surprenants, très
appréciés en parfumerie. On les rencontre dans les vins rouges (et
quelquefois blancs) évolués après un bon vieillissement.
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Gibier
Civet
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Odeurs puissantes qui se
rencontrent dans les très
vieux vins rouges.
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« pipi de chat »
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Parfum de vin issu de cépage
sauvignon récolté à
maturité insuffisante.
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Sueur
Cuir
Fourrure
«Chien mouillé»
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Parfums appréciés dans les grands vins rouges de garde après une très longue conservation. Parfums très racés qui ne sont appréciés que par
les amateurs de ces types de vins.
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Renard
Entrailles de poulet
Scatolindol
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Parfums désagréables qui
apparaissent dans des vins mal vinifiés ou issus de cépages hybrides.
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EMPYREU-
MATIQUE
ET
TORRE-
FACTION
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Odeur de brûlé
Odeur de grillé
Fumée
Pain grillé
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Parfums présents dans quelques vins blancs et dans les
vins rouges capiteux,
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Café
Cacao
Chocolat
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Parfums très agréables, ces arômes
de fond se manifestent dans les grands vins rouges arrivés à leur plénitude.
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Créosote
Goudron
Fumée froide Caoutchouc
Bois brûlé
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Parfums caractéristiques de
certains grands vins rouges en cours d’évolution.
Ces parfums disparaissent parfois lorsque le vin atteint son apogée.
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Caramel
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Parfum lourd, comme le coing, qui indique
un vieillissement accéléré ou mie vinification à trop haute
température.
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Silex
Pierre à fusil
Poudre brûlée
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Parfums qui se rencontrent dans certains
vins blancs secs.
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DIVERS
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Miel Cire
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Parfums qui se développent merveilleusement
dans les vins blancs soutenus de grande classe.
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Odeurs amyliques
Acétate d’isoamyle
Vernis à ongles
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Parfums simples des vins rouges primeurs ou des
rosés technologiques.
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Laitage
Fromage
Bière
CidreYaourt
Choucroute
Serpillière
Levure
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Ensemble de parfums peu agréables
dont l’apparition est liée des problèmes de mauvaise maîtrise des
fermentations.
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Etable
Savon
Moisi
Croupi
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Ensemble de
parfums désagréables dont l’apparition est liée à une mauvaise conservation
notamment dans des fûts de mauvaise qualité.
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Alcool
Eau-de-Vie
Vieux Marc
Kirsch
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Parfums
présents dans certains vins capiteux, ri- vies en alcool.
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Iode
Graphite
Mine de crayon
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Parfums qui
existent parfois dans certains vins
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voie rétro nasale ; des
sensations gustatives apportées par le tanin, l’acidité, le moelleux et
l’alcool et
éventuellement le gaz
carbonique ; et des sensations qui
subsistent après le rejet du vin.
Au cours de cet examen, le
dégustateur procédera méthodiquement et analysera les différentes composantes
énoncées ci-dessus.
Les arômes perçus au cours de
la phase rétro nasale seront analysés et décrits conformément à la méthode
utilisée pour la description des odeurs.
Etude de l’équilibre du vin
Pour étudier la relation qui
lie les sensations de Moelleux, d’Acidité, de Tanin et d’Alcool, le
dégustateur
analysera séparément chacune
des composantes : acide, moelleux, alcool, tanin et gaz carbonique en
fonction
de l’intensité de la
perception. (voir figure 20)
Il est évident que ce
vocabulaire simple et concis ne permettra pas de qualifier l’ensemble des
sensations
perçues et qu’il peut paraître
pauvre.
Lorsque la sensation perçue
sera jugée comme caractérisée entre deux niveaux définis ci-dessus,
le dégustateur pourra soit le
dire :
par exemple «l’acidité
peut être définie entre les termes frais et vif» ;
soit utiliser des termes comme «un peu» ou «presque».
Ensuite le dégustateur
déterminera la relation qui lie ces différentes composantes c’est ce que l’on
appellera
communément l’équilibre du vin.
Cependant, on peut se poser la
question de savoir si les sensations olfactives n’ont pas, elles aussi, une
incidence
sur l’équilibre du vin.
En effet, un parfum de citron
ou de menthe par exemple, en créant un réflexe conditionné, ne donne-t-il pas
l’impression au dégustateur que
le vin dégusté présente une certaine « fraîcheur »?
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