L'HISTOIRE DE L'HORLOGE COMTOISE

 

 

 

 

 

A l'arrière plan, une horloge comtoise classique complète avec son couronnement estampé et son cadran émaillé.
A l'avant plan, son balancier avec tige pliante, la manivelle et sa paire de poids.

 

Le mécanisme à ancre sans sa façade avec ses portes.

 

 

Table des matières

1/ Le mécanisme
2/ Les différents échappements de l'horloge Comtoise
3/ La suspension
4/ Les balanciers
5/ La sonnerie
6/ Les détentes
7/ La force motrice
8/ Le couronnement
9/ Le calendrier
10/ Le réveille-matin
11/ La signature du cadran
12/ Quelques comtoises particulières
13/ Le meuble de l'horloge Comtoise
14/ Les bricoleurs et l'horloge comtoise
15/ Différents liens sur notre site sur l'horloge comtoise

1/ Le mécanisme

 

L'horloge Comtoise est cette magnifique horloge connue pour sa robustesse et sa précision. C'est également l'horloge campagnarde qui était produite au 18ème et 19ème siècle par les paysans Jurassiens Français. C'est pour survivre durant les longs et vigoureux hivers qu'ils s'étaient spécialisés dans la fabrication d'horloges Comtoises. Ils exerçaient leurs activités familiales de génération en génération dans des fermes ateliers.

La première Comtoise est datée de 1693. La qualité et le perfectionnement de ces horloges font que dès les premières créations, très peu d'améliorations techniques ont pu être réalisées. Le rouage en métal est monté dans une cage en fer, fermée par des portes en acier. Deux poids assurent la force motrice. Deux trous dans le cadran servent au remontage de l'horloge.
Le remontage se fait au moyen d'une manivelle. Sa durée de fonctionnement est de 8 jours. Une particularité de la comtoise est son dispositif de répétition : 2 ou 3 minutes après la sonnerie des heures, elle répète le même nombre de coups.

  

 

Ferme atelier dans le Jura Français.

 

 

 

 

Un artisan, Monsieur Léon Paget dans son atelier jurassien quelques années avant sa retraite.

 

 

Mécanisme rustique, échappement à verge. Les fabrications de cette époque sont souvent très soignées.

 

 

Photo de détail montrant le soin apporté
à la fabrication du marteau de sonnerie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Au début, la vente des mouvements d'horloges Comtoises était réalisée par des colporteurs qui sillonnaient toutes les régions de France ainsi que les pays voisins. Ensuite, ce fût l'invention du chemin de fer qui permit une plus grande diffusion.

Dessin représentant un colporteur
d'horloges qui nous a servi pour la création du logo de notre marque "L'Horloge d'Antan".

 

 

 

 

2/ Les différents échappements de l'horloge Comtoise

 

 

 

L'échappement est l'organe régulateur d'une horloge. Il permet de libérer alternativement une dent à la fois de la roue d'échappement suivant les mouvements de l'ancre qui entraîne le balancier.
L'échappement à verge était utilisé sur les plus anciens mécanismes. Après 1850, l'échappement à verge n'est plus utilisé mais est remplacé par l'échappement à ancre.
D'autres types d'échappements plus rares ou plus anciens ont également été utilisés.
Pour avoir un rendement maximum de l'horloge, c'est le type d'échappement qui détermine le balancier à utiliser.

Echappement à verge

 

  

L'échappement à verge permet en principe uniquement d'entraîner un balancier simple lentille de dia 110 à 160 mm.

Echappement à ancre

 

 

 

 

L'échappement à ancre permet l'entraînement de balancier lyre ou estampé

 

Echappement à chevilles sur une horloge Comtoise.
Ce type d'échappement est souvent utilisé dans les horloges d'édifices, il permet l'entraînement de très lourds balanciers donc très précis.

 

 

 

3/ La suspension

 

 

 Dans toute horloge, un dispositif sert à rendre flexible la tige du balancier tout en servant de système d'attache.
Dans les premières comtoises, le système de suspension est constitué d'un très haut pont en tôle situé à l'arrière et d'un fil de soie.
Vers 1815, le pont devient plus petit, toujours avec fil de soie mais est placé sur l'avant (le balancier est alors devant les poids).
Après 1830, le pont en tôle est supprimé, c'est l'utilisation de la suspension avec lame de ressort qui permet d'utiliser des balanciers plus lourds.

 

Les débuts de l'horloge Comtoise, un haut pont de suspension en tôle avec fil de soie.

 

 

 

Avant 1815, le balancier est placé derrière les poids. Cette disposition est souvent nécessaire dans nos horloges régionales belges.

 

 

Après 1815, le pont de suspension en tôle devient plus petit mais toujours avec fil de soie.

 

 

Après 1830, c'est l'utilisation de la lame de ressort.

 

 

 

 

 

4/ Les balanciers

 

 

 

Le mécanisme de Comtoise utilise de nombreux types de balanciers mais pour avoir un rendement maximum de l'horloge, c'est l'échappement qui détermine le balancier à utiliser.

 

 

 

 

1/ Balancier tige d'arpenteur

2/ Balancier tige pliante dia 110 mm

3/ Balancier tige pliante dia 160 mm

 

 

 


5/ La sonnerie

 

 

 

Dès les débuts de l'horloge comtoise, la sonnerie était sur cloche. Le timbre en airain (alliage de bronze) d'un diamètre de 100 à 150 mm est monté sur un axe dépassant du mécanisme. Après 1860, apparaît la sonnerie sur gong. Une spirale en acier est fixée sur le fond de l'horloge qui est dans ce cas en sapin. Ce type de sonnerie produit un son plus grave.

 

 

 

La cloche en airain et son marteau

 

 

 

 

Le gong et le fond en pin

 

 

 

Cette horloge est équipée d'une double sonnerie : sonnerie sur cloche et sonnerie sur gong.

 

 

6/ Les détentes

 

 

 

Dans le système de sonnerie de l'horloge comtoise, un levier appelé "détente de sonnerie" sert au déclenchement de la sonnerie. Dès les premières comtoises, un ressort aide au déclenchement. Après 1810, le ressort est remplacé par un contrepoids.

 

 

 

 Détente à ressort

 

 

Détente avec contrepoids (après 1810)

 

 

 

7/ La force motrice

 

 

 

 

 

La force motrice de l'horloge comtoise est assurée par une paire de poids en fonte qui pèse entre 4 kg et 4,5 kg. Le remontage est assuré de manière hebdomadaire par une manivelle. La corde s'enroule au tour d'un tambour.

 

 

 

Assortiment de poids d'horloges comtoises

 

 

 

La manivelle servant au remontage des poids

 8/ Le couronnement

 

  

Vers 1760, apparaissent les grands cadrans en émail avec fronton en bronze coulé mais il faut attendre 1815 pour développer des techniques d'estampages appliquées aux couronnements et ensuite aux balanciers en laiton (épaisseur : 0,4-0,5 mm)

 

 

 

Comtoise "Coq" avec fronton en
bronze coulé et cadran émaillé (1810)

 

 

 

La presse à emboutir servant à l'estampage des couronnements & balanciers (ancien atelier Paget)

 

Couronnement en deux parties (1810-1850)

 

 

Détail de la jonction
des deux parties
du couronnement

Grand couronnement estampé
de forme ovale, après 1860.

 

 

Photos de détail montrant la qualité de l'estampage du laiton.

 

 

 

 

 

 

Lunette ronde en laiton repoussé avec cadran émaillé.
"A. Lemaître à Fontaine l'Evêque" (belgique). Après 1880.

 

 

 

 

 9/ Le calendrier

  

Certaine comtoise possède une dispositif de calendrier. Il est reconnaissable par 31 inscriptions sur le cadran et par une 3ème aiguille en acier. Côté mécanique, une roue avec une denture spéciale est entraînée par une roue tournant en 24 heures.

 

 

 

La 3ème aiguille et les 31 inscriptions

 

 

 

Les roues supplémentaires tournant en 24 heures

 10/ Le réveil-matin

 

 

Certaine horloge comtoise possède un dispositif de réveil-matin. On programme le réveil au moyen d'un disque gradué en 12 heures. Une fois arrivé à la bonne heure, le dispositif se déclenche. Un poids et son contrepoids mettent en action un deuxième marteau qui frappe sur la cloche jusqu'a ce que le poids soit descendu à fond. Ce dispositif malgré tout assez gadget a souvent été démonté par des horlogers !

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ Barillet de réveil-matin, une corde et un poids et son contrepoids viennent s'y attacher.

2/ La tige de marteau

3/ Levier de déclenchement

4/ Came de déclenchement

5/ Deuxième marteau

6/ Le disque gradué

 

 

 

11/ La signature du cadran

 

 

 

Le cadran de l'horloge comtoise est souvant signé malheureusement pas par son constructeur mais par son acheteur, son revendeur ou encore au nom des mariés. La localité qui figure en dessous du nom peut indiquer un village ou ville situé en France ou en europe alors que le mécanisme était uniquement produit dans le Jura français.

 

 

 

 

Cadran de Comtoise signé "CH. Dewalque à Walcourt "

 

 

 

 

 

12/ Quelques comtoises particulières

 

 

 

Petite comtoise d'une vingtaine de cm de largeur

 

 

Comtoise avec sonnerie à rateau

 

 

 

 

13/ Le meuble de l'horloge Comtoise

 

 

 

L'horloge comtoise peut soit être déposée sur une consolle en bois ou en métal (à la condition que le support possède une grande rigidité) ou encore être installée dans une horloge gaine ou dans un vaisselier.
Après 1820, la gaine traditionnelle de l'horloge comtoise était fabriquée dans le Jura Français. C'est un meuble de forme violonée en pin.
Une décoration de faux bois imite de la marquetterie. Le type de bois utilisé ainsi que les vernis anciens font que les meubles qui nous parviennent aujourd'hui sont en très mauvais état.
D'autres bois plus nôbles, le chêne, le merisier, le noyer, etc. ont été également utilisés. Il s'agit alors de fabrications de meubles réalisés par des ébénistes locaux qui achetaient le mécanisme dans le Jura et réalisaient l'ébénisterie. Mais attention à la largeur de balancier nécessaire au bon fonctionnement du mécanisme.

 

 

 

Comtoise en merisier
(1810)

 

Comtoise traditionelle en pin. Cette gaine
d'horloge a perdu sa décoration originale ( 1820-1860)

 

Comtoise en chêne avec
forme violonée (1900-1920)

 

 

 

 

Vaisselier "Bigoudin" en noyer avec mécanisme d'horloge comtoise et balancier lyre

 

 

14/ Les bricoleurs et l'horloge comtoise

 

 

 

Vu les milliers de mécanismes produits au 19ème siècle, un grand nombre d'horloges comtoises nous a été transmis par nos ancêtres.
Ces horloges ont peut-être été oubliées dans une grange ou un grenier pendant quelques décennies. Dans ce cas et malgré l'oxydation, nous pouvons la restaurer et obtenir un excellent résultat. Mais de plus en plus, nous constatons que ces horloges certes très robustes et d'apparence simple ont été réparées par "l'horloger" amateur du village ou par des bricoleurs qui se disent horlogers. En dehors de l'aspect propre d'un mécanisme, la rectification du jeu par la pose de bouchons est nécessaire pour que l'horloge puisse fonctionner pendant encore de nombreuses années mais ces opérations nécessitent un outillage lourd et spécialisé. C'est pourquoi, nous garantissons 5 ans nos restaurations d'horloges comtoises.

Exemple de la restauration !!!!! d'une horloge comtoise

Dans de nombreux cas, des bricoleurs ont recréés une comtoise avec des morceaux provenant de deux ou trois mécanismes. Cette comtoise possède alors un couronnement avec de nombreux trous, un cadran dont le diamètre ou les trous ne correspondent pas. Le cas le plus grave est lorsque le rouage à été échangé. L'ensemble est ensuite maquillé de vieille graisse et de poussière. Le diagnostique pour la restauration devient alors très difficile à moins d'être spécialiste.
La restauration de ce type mécanisme peut être alors très coûteuse voire impossible.

  

1/ remplacement de vis anciennes par des vis à tôle

2/ cerclage chassé au tour de la roue d'échappement à verge

3/ soudure de palettes en laiton

4/ pignon provenant d'un régulateur allemand

5/ bouchon remplacé par un écrou

 

Mécanisme de comtoise bricolé

 

 

Photo de détail du mécanisme